Ville de Mbagne
Le village de M’Bagne est la capitale départementale de la Moughataa et également capitale de la Commune. Le village a l’avantage de bénéficier de l’agriculture de décrue (Walo) et de l’agriculture sous pluie (Diéri). Ces deux activités sont complétées par un élevage très peu développé de bovins, ovins et caprins. Sa principale activité génératrice de revenus (pour plus de 90% des habitants) est la pêche continentale à partir du fleuve Sénégal, des mares comme Bérel et Yédia et le marigot « Thian ngol M’Bagne ».
Le potentiel économique surtout agropastoral et halieutique a beaucoup souffert des divers aléas qui ont affectés les moyens d’existence des populations réduisant ainsi et drastiquement les capacités de production de celles-ci. En effet, les sécheresses récurrentes vécues durant les années 73 et notamment celles de 2011-2012 ont considérablement bouleversé et désorganisé les bases traditionnelles de production au point qu’aujourd’hui plus de 75% des habitants s’orientent vers les marchés pour s’approvisionner ce qui les exposent aux fluctuations fréquentes des prix des denrées de base importées comme le riz, le blé, le sucre, l’huile, et les pâtes alimentaires. Les marchés sont en général bien approvisionnés grâce à l’économie informelle. Les très modestes revenus générés à partir d’activités précaires sont dépensés à plus 70% à 75% sur la nourriture. La situation agropastorale est de manière générale assujetties aux conditions agro climatiques très incertaines dans cette région du Sahel.
Avec les sécheresses, les mares et marigots se sont ensablés pour ne retenir que très peu d’eau insuffisante pour préserver les poissons. Avec l’avènement des deux barrages, les captures ont fortement baissé au point que la pêche continentale est devenue une activité secondaire pour les ressortissants de M’Bagne alors qu’elle fut une activité économique phare de la commune. La pêche continentale qui procurait aux populations plus de 60% de leurs revenus n’a pas échappé aux conséquences des sécheresses et à celles des Barrages (Manantali au Mali et Diama à l’embouchure du fleuve) érigés sur le fleuve dans le cadre des activités de l’Organisation de la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Dans la littérature existante, il est documenté que les barrages peuvent avoir un impact négatif sur l’habitat des poissons en altérant les zone de reproduction et de frayeur. C’est notamment ce qui s’est passé pour la commune de Mbagne ou les villageois ont observé dans le temps d’une diminution substantielle de l’abondance des ressources fluviales en poissons et ont en conséquence progressivement abandonné les activités de pêches.
La population de la « Moughata de Mbagne » est estimée à près de 43600 personnes . La situation économique du Village de M’Bagne et de sa Commune s’apparente à celle de la « Wilaya du Brakna » qui est l’une des plus pauvres du pays avec en moyenne 65% de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté contre 31% au niveau national. Sur le plan nutritionnel, cette Wilaya enregistrait en Juillet 2015 un taux de malnutrition aigüe de 17% ce qui dépassait le seuil national d’urgence. La précarité au niveau de cet environnement, interpelle tous les ressortissants pour conjuguer leurs efforts et initier des actions pour soulager les populations des conséquences négatives de cette situation. Ainsi, la pisciculture envisagée a pour objectif la création de conditions à travers la mairie de M’bagne d’un environnement permettant aux jeunes femmes et aux jeunes hommes d’accéder à des possibilités d’emploi décent et durable de contribuer à asseoir les bases d’un approvisionnement durable en poisson frais à des prix abordables par le pouvoir d’achat des locaux.